La crise d'angoisse

Bon je préviens, cet article risque d'être un pavé. De toute façon vous le voyez surement à la masse noire constituée de petites lettres qui occupe l'espace. Pour les plus courageux: c'est cool, vous êtes des winners!
Je préviens aussi, ça risque d'être un article un peu trop content. (Si cette expression EXISTE.)

J'ai l'impression de m'être reréveillée photographiquement et ça fait du bien. L'impression de me retrouver, de mettre du moi dans mes photos.
Depuis septembre dernier je n'ai jamais été convaincue de ce que j'ai fait pour l'école, dans ma tête chaque image résonnait comme une "étude". Sur le coup j'en étais satisfaite (assez satisfaite, on ne peut pas être pleinement satisfait d'une image) mais après c'était la déprime et le: je rame vraiment.
Pour la première fois donc depuis septembre dernier j'ai enfin pu me dire: ouai je touche un truc là, ça marcheeee!
Comme mon prof de photo la très justement dit: Dans tes dernières images on sentait que tu approchais de la limite, du petit élément qui pouvait faire basculer la photo et la rendre vraiment efficace et juste, mais que tu n'arrivais pas à comprendre où se situait cette limite, comment la franchir. Ici tu as réussi à rendre ton travail juste, à franchir cette limite.
Et c'est quelque chose que je sens aussi, j'ai l'impression de m'être lâchée tout simplement, d'avoir été à fond dans mon truc sur la prise de vue, de faire quelque chose qui me ressemble vraiment et dans lequel j'ai mis du coeur et du sentiment.
Là où je suis également contente c'est le fait qu'ils aient dit que c'est un gros boulot de se prendre en photo, de faire de l'autoportrait, que le résultat était bon pour une prise de vue en huit clos dans mon petit espace avec moi même comme modèle, à courir entre chaque prise de vue entre l'appareil et le mur pour poser, que ma présence à l'image était justifié et n'était pas du tout une démarche narcissique "je me prend en photo pour avoir de belles images de moi et je fais passer ça pour du boulot".  Même si au fond ma présence à l'image se justifie plutôt par le côté pratique qu'autre chose. Je peux réaliser mes envies, mes idées sur l'instant en me photographiant.
Je suis vraiment à fond, ça me rebooste et c'est la première fois de l'année où je suis contente de produire, contente de ce que j'ai produit, je retrouve vraiment du plaisir là dedans. Alors que ces derniers mois c'était plutôt les nerfs à vif chaque jour et la déprime dès que dans ma tête passait les mots: photo, projet, idées.
J'arrête peut être d'être dégoulinante de joie photographique à présent.


J'ai voulu aborder le thème de la crise.
J'ai découlé là dessus, sur une angoisse qui prend au ventre, un mal être, quelque chose de sombre, sale, difforme qui nous dévore de l'intérieur, une impression désagréable de vertige dans le ventre, l'envie de s'ôter ce mal mais d'y penser de plus en plus, de paniquer, de criser, de s'embourber dans ce mal être et de se souiller le corps, les mains, d'être enfoui sous une angoisse devenue douleur, souffrance, vouloir se replier sur soi, se protéger de ce mal menaçant, se tordre de douleur. Et puis la fatigue, le relâchement... Mais cette fatigue viendra dans une autre série d'images.
Mes profs y voient une sorte de rituel, de fin de rituel, quelque chose d'animal, de chamanique, les mains peintes, une transformation du corps en quelque chose de non défini. Et un aspect chorégraphique. Étrange à ce sujet que j'ai tenté durant des mois de travailler sur la chorégraphie sans y parvenir et là sans le vouloir j'introduis cette notion.


Et pour répondre à la fameuse question qu'on m'a posé après visionnage de ces images: mais, t'es heureuse sinon?
La réponse est: OUI. <3

(Je précise que si vous avez envie de prendre mes photos pour les poster sur une page quelconque merci de me le signaler avec votre lien de page/blog/autre et éventuellement de me demander si je suis d'accord.)