mardi 23 février 2010

Se jeter à l'eau

En fait décrire son travail, c'est hyper compliqué! J'ai des milliers de choses à dire sur mes photos, je sais en les faisant, à la retouche et en les voyant ce que je veux dire, montrer. Mais là, devant mon clavier je n'y arrive pas, je bloque, panne totale de cerveau. Pas cool.  Alors je vais me taire et les images parleront (je l'espèèèèèère) pour moi en attendant que je sache quoi vous dire!

La série s'appelle Fantomatique. (:

Et aujourd'hui je sais quoi en dire!
Mon travail photo sur le mouvement découle de mon travail en année de terminale. Je travaillais avec le light painting, j'avais choisi la lumière comme thématique. La lumière, le mouvement, la distorsion des objets et des corps que ces deux éléments réunis pouvaient provoquer. Faire plusieurs images en une, sans retouche, directement à la prise de vue, figer le mouvement, mais qu'il soit tout de même représenté. C'est ce que je voulais faire.

Et j'étais (et suis toujours) aussi intéressée par le corps. Je voulais établir un lien entre le corps, la lumière, le mouvement. A travers ces photos j'ai réussi à combiner ces éléments.

Je me suis alors prise en photo. Je n'aime pas vraiment ça, à la base, car je me trouve très peu photogénique. Je suis très mal à l'aise devant un objectif. Je préfère prendre les autres en photo qu'être prise. Une sorte de timidité peut-être, de manque d'assurance et de confiance en moi. Je m'impose peu en général. Ce que j'aime c'est observer, analyser, les gens, les choses. Je fais mes petits commentaires dans ma tête.

Ces photos sont en quelque sorte, une expérience, car le résultat est un hasard total. Je voulais simplement à la base, voir si une distorsion du corps allait apparaître en modifiant le temps de pause, si la prise de vue allait faire un déplacement des éléments du corps et former un nouvel être. Le mouvement figé change t-il le corps? Y voit-on quelque chose invisible à l’œil nu, lorsque l’on voit quelque chose ou quelqu’un bouger?

Ce fouillis total, le fait que l’image soit parfois incompréhensible dans cette série est voulu. Je voulais que chaque personne y voit ce qu’elle a envie d’y voir, je ne veux pas forcément imposer quelque chose à la personne qui regarde. J’aime assez cette idée de mystique, de bizarre, quelque chose qui dépasserait l’idée d’être humain, vivant, rationnel, distinct. Une apparition.

Il n'y a que des parties, en transparence, peu de parties entières et opaques. Juste un vague mouvement. J'aime l'idée de suggestion. Je préfère le suggéré au montré. Que l'on se questionne sur une image, une chose. Je suggère la nudité également car le corps n'est pas caché sous des tonnes de vêtements. Cependant je veille à ne rien montrer.
La lumière et la transparence agissent selon moi comme une apparition brève, furtive. Une impression fantomatique (d'où le nom de ma série de photos). Je veux mettre en relief le côté éphémère du mouvement, une attitude. Le mouvement ne laisse pas de traces.

Je ne prends que moi en photo. Une sorte de narcissisme? Non pas vraiment. Je suis la seule à savoir quel mouvement je veux, quel résultat final j'aimerais. J'aime tout gérer. La prise de vue et le modèle. Et puis je n'ai pas forcément de modèle sous la main au moment où j'ai l'idée d'une pose.

Je ne sais pas si à la vue de mes photos ce que je viens de dire se ressent. Mais du moins c'est ce que j'ai voulu faire, ce que je souhaitais travailler, les problématiques auxquelles je voulais tenter de répondre. L’idée de corps en mouvement figé.




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